Tourisme spatial: un duel entre milliardaires

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La course aux étoiles, catégorie milliardaires, c’est parti ! Le Britannique Richard Branson à bord de son vaisseau Virgin Galactic s’apprête à décoller dès le 11 juillet. Il vole la vedette à Jeff Bezos qui, lui, avait prévu de faire le voyage le 20 juillet prochain. Une coïncidence ? Pas vraiment. La compétition fait rage entre les deux hommes, qui ont tous deux créé des entreprises de tourisme spatial et se sont positionnés sur le secteur des vols courts en orbite.

Concurrence et communication

Il y a eu d’abord Blue Origin, fondée en 2000 par Jeff Bezos, entreprise qui a mis sur pied la fusée New Shepard. Début juin, Jeff Bezos a annoncé qu’il ferait partie de l’équipage du premier vol habité. Avec lui son frère, Mark, mais aussi le vainqueur d’une mise aux enchères, qui a payé 28 millions de dollars pour y participer. Ils seront accompagnés d’une invitée d’honneur, Wally Funk, 82 ans, ancienne inspectrice de l’agence américaine de l’aviation, la FAA.

Ancienne pilote, Wally Funk cumule plus de dix-neuf mille heures de vol. Soixante ans qu’elle remuait ciel et terre pour pouvoir aller en espace. Elle rêvait de devenir astronaute, mais on lui a toujours expliqué que ce n’était pas pour une femme. Cette octogénaire bourrée d’énergie est sur le point de réaliser le rêve le plus cher de sa carrière de pilote. « J’ai tellement hâte », a-t-elle déclaré.

Joli coup de pub pour Jeff Bezos. Mais voilà que Richard Branson avec sa compagnie Virgin Galactic, fondée en 2004, lui vole la vedette. Il vient de déclarer qu’il serait parmi les quatre personnes à bord du vaisseau VSS Unity, qui doit décoller dans un peu plus d’une semaine du Nouveau Mexique, si les conditions météo le permettent.

La bataille entre les deux concurrents s’accompagne d’une guerre de communication. Sans oublier le troisième larron, Elon Musk, fondateur de SpaceX en 2002.

Depuis 2012 l’entreprise californienne assure le ravitaillement et le transport des équipages vers la Station spatiale internationale (ISS). Par ailleurs, SpaceX envoie des satellites en orbite autour de la Terre. L’entreprise lorgne aussi du côté des grands télescopes spatiaux. Sur ce segment, Elon Musk nourrit de grands projets avec sa prochaine fusée Starship. Et puis, finalement, le tourisme spatial l’intéresse aussi. SpaceX pourrait convoyer des civils à bord de l’ISS ou exécuter des vols autour de la Lune à partir de 2022. Le patron fantasque ambitionne la première mission habitée sur Mars. Mais pour cela il faudra encore attendre.

Avion porteur ou fusée classique ?

En ce qui concerne les engins développés par Virgin Galactic et Blue Origin, ils sont très différents. Dans le cas de Virgin Galactic un avion porteur décollera d’une piste puis larguera en altitude le vaisseau accroché sous lui, qui allumera ses moteurs jusqu’à atteindre les 80 km d’altitude, puis redescendra en planant. Cette hauteur est celle fixée aux États-Unis pour la frontière de l’espace.

Chez Blue Origin, il s’agit d’une fusée plus « classique », qui décollera à la verticale. La capsule se séparera à environ 75 km de hauteur, continuant sa trajectoire jusqu’à dépasser les 100 km d’altitude, la ligne de Karman, qui marque le début de l’espace selon la convention internationale. Les prestigieux passagers pourront alors se détacher de leurs sièges et observer la courbure de la Terre. Puis la capsule entamera une chute libre pour revenir vers la Terre, et sera freinée par trois grands parachutes et des rétrofusées avant d’atterrir dans un désert de l’ouest du Texas.

Il faut dire que pour les touristes le résultat sera le même : moins de trois heures de voyage pour quelques minutes en apesanteur. Le tout pour 250 000 dollars dans le cas de Virgin Galactic. Entre 200 000 et 300 000 dollars pour un vol à bord du New Shepard.

Source: RFI

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